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Comprendre le vaginisme pour mieux le soigner

Le vaginisme se caractérise par la présence de contractions involontaires des muscles entourant le vagin lors de toute tentative de pénétration engendrant pour la femme des douleurs vaginales pouvant être très fortes. Il s'agit d'un véritable réflexe du à une peur quasi phobique d'être pénétrée.

Qu'est-ce que le vaginisme ?

Le vaginisme est l’impossibilité constante pour une femme d’être pénétrée par son partenaire du seul fait d'une peur incontrôlable de la pénétration se traduisant physiquement par une contraction involontaire des muscles entourant le vagin.

De la définition du vaginisme sont exclues les malformations vulvo-vaginales qui nécessitent un traitement chirurgical et qui peuvent rendre, également, la pénétration impossible.

femme assise sur un lit la tête sur les genoux
©iStockphoto.com/Mark Pierce

Le vaginisme, contrairement à la dyspareunie (douleur lors du rapport), existe le plus souvent depuis la première tentative de rapport qui, comme les suivantes, s'est soldée par un échec. D'autre part, la peur de la pénétration est beaucoup plus forte et plus incontrôlable que dans la dyspareunie. Dans le vaginisme, il s'agit d'une peur presque phobique de la pénétration.

Fréquence

Ce problème est beaucoup plus fréquent qu’on ne le pense : en plus de 30 ans de consultations de sexologie, le Dr Serre a eu à traiter à son cabinet une centaine de cas avec 99% de réussite. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le vaginisme est la dysfonction sexuelle qui se traite le mieux et qui donne le maximum de pourcentage de réussite !

icone de la lettre iRemarque : depuis l'apparition d'Internet, le nombre de femmes disant souffrir de ce trouble sexuel a considérablement augmenté. Cela tient très certainement au fait qu'il est plus facile de parler de son problème de vaginisme sur le Net qu'en consultation !

Les couples qui consultent vivent ensemble depuis 3 à 5 ans sans jamais avoir réussi une pénétration vaginale ! Le motif de la consultation est le plus souvent en rapport avec un désir de grossesse car une femme souffrant de contractions involontaires des muscles entourant le vagin peut avoir une sexualité parfaitement épanouie par les seules caresses externes.

Aspects cliniques

Sur la table d'examen du Gynécologue, le comportement de la femme souffrant de ce trouble réflexe est caractéristique : recul dès l'approche du spéculum et quasi impossibilité de toucher la vulve et d'écarter les lèvres avec le spéculum ou le doigt.

Tout le comportement de la patiente est bien celui d'une peur presque panique à la seule idée que le gynécologue puisse introduire un spéculum dans le vagin ou faire un toucher vaginal.

Avec un partenaire, le comportement de la femme qui souffre d'un vaginisme est identique à savoir une peur panique d'être pénétrée.

Mécanismes physiologiques

Il peut se résumer en quelques mots : la peur « phobique » de la pénétration déclenche un double verrouillage vaginal : d'une part une gestuelle de recul et de fermeture des cuisses et, d'autre part, une contraction involontaire des muscles qui entourent le vagin. Si la première barrière gestuelle est tombée la contraction de ces muscles ferme l'entrée du vagin rendant ainsi toute insertion impossible.

Quelles sont les causes du vaginisme

Les causes du vaginisme sont nombreuses mais les plus fréquentes sont les suivantes :

  • Soit une éducation durant l'enfance particulièrement dévalorisante en ce qui concerne la sexualité avec de forts interdits (interdit de la nudité, des caresses affectueuses parentales, de la masturbation etc.)
  • Soit une culpabilité liée à des attouchements incestueux ou pédophiles durant l'enfance.
  • Soit une première tentative de rapports sexuels particulièrement douloureux ou psychologiquement traumatisantes.
  • Soit, plus généralement, toutes violences sexuelles quel que soit l'age.
  • Enfin, plus rarement, c'est une longue période de dyspareunie qui pourra évoluer vers un vaginisme secondaire.

En fait, très souvent aucune cause n'est retrouvée et seule une psychothérapie pourrait, éventuellement, retrouver une origine psychologique comme facteur déclenchant.

Ce qu'il faut bien comprendre c'est que cette dysfonction sexuelle, contrairement à la dyspareunie, est d'origine essentiellement psychologique et presque toujours primaire c'est à dire que la patiente n'a jamais été pénétrée par un partenaire. On parle alors de vaginisme primaire.

Conséquences sur la vie du couple

Comme nous l'avons dit plus haut, le motif de la consultation d'une femme souffrant de ce problème sexuel est le désir de grossesse et le vaginisme a pour conséquence l'impossibilité d'avoir un enfant de manière naturelle.

Le partenaire d'une femme présentant cette dysfonction sexuelle est presque toujours très gentil et très doux et il se satisfait, lui aussi, durant les premières années de vie commune d'une sexualité externe au vagin. Ce n'est que tardivement que son désir non réalisé de pénétration vaginal ainsi que son désir, pour lui aussi, d'avoir un enfant pourra entraîner une séparation du couple.

Comment traiter le vaginisme ?

Le but du traitement du vaginisme est de parvenir à contrôler la peur presque phobique qui entraîne la contraction involontaire des muscles qui entourent le vagin.

Il existe différentes méthodes de traitements et parmi celles-ci on peut citer la psychothérapie qui peut être une aide pour comprendre l'origine de ce problème mais qui le plus souvent ne le résoudra pas.

A l'heure actuelle, ce sont les thérapies comportementales et cognitives qui offrent les meilleurs résultats en résolvant le problème de contraction réflexe des muscles du vagin dans la quasi totalité des cas !

Est-ce une solution efficace contre le vaginisme ? Oui car la thérapie comportementale et cognitive est axée sur le traitement des contractions involontaires provoquant la fermeture réflexe du vagin rendant ainsi la pénétration impossible. Cette thérapie consiste en une désensibilisation de cette peur phobique de la pénétration.

petite ampoule jauneL'astuce Il faut savoir qu'un vaginisme se traitera d'autant plus facilement que le traitement sera entrepris le plus tôt possible après en avoir fait le diagnostic suite à une consultation médicale.

Plus le traitement sera effectué tardivement, plus les réflexes de conditionnement négatif seront ancrés et plus il sera difficile de les remplacer par des réflexes de conditionnement positif.

En résumé :

A propos du vaginisme, on peut retenir que :

  • Le vaginisme est un trouble féminin qui rend la pénétration difficile si ce n'est impossible.
  • Une peur inconsciente et non contrôlable est à l'origine du problème.
  • Aujourd'hui de plus en plus de femmes osent confier qu'elles ne peuvent être pénétrées par leur partenaire même si bien souvent elles ne consulteront un spécialiste que lorsqu'elles désireront devenir mère.
  • Il existe de nombreuses causes au vaginisme dont la plupart sont d'origine psychologique.
  • Les thérapies comportementales permettent de guérir du vaginisme en quelques mois à l'aide d'exercices quotidiens.

Sources

  • Saadat. SH, A Review of literature and Recent Updated Treatments, International Journal of Medical Reviews, Volume 1, Issue 3, Summer 2014; 97-100
  • Reissing ED. Vaginismus: Evaluation and management. Fe-male sexual pain disorders. 2009:229-34
  • Pacik PT, Cole JB. When Sex Seems Impossible: Stories of Vaginismus & How You Can Achieve Intimacy: Peter Pacik; 2010
  • Karin et al.,Aspects of Sexual Dysfunctions: The Phenomenon of Vaginismus, J Psychol Psychother 2014, 4:1
  • Tessa Crowley, David Goldmeier, Janice Hiller, Diagnosing and managing vaginismus, BMJ 2009;338:b2284
  • Trudel G., Les dysfonctions sexuelles, 2e édition, Presse de l’université du Québec, 2003

Auteur de l'article

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Diplômé d'un Doctorat en médecine générale, titulaire d'un certificat de spécialité en gynécologie ainsi que d'un diplôme inter-universitaire de sexologie, le Dr Michel Serre a assuré des consultations de sexologie durant plus de 30 ans dans le Centre Hospitalier Universitaire de Caen. Il est à l'origine de la création du site sexoconseil qui a vu le jour en 2000.

Mis à jour le 02 avril 2020 par Véronique Serre auteur de livrets d'éducation sexuelle et rédactrice d'articles sur le théme de la sexualité pour le site sexoconseil depuis 2006.