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L'asexualité, une non-attirance physique envers les autres

L'asexualité gagne du terrain dans notre société. Les sites Internet d'asexuels se développent ainsi que les écrits d'écrivain connus. Des hommes et des femmes n'ont plus peur de s'afficher comme asexuels dans une société où la sexualité est considérée comme source d'épanouissement personnel.

couple heureux allongé dans l'herbe
© WavebreakmediaMicro - Fotolia.com

Définition et pratique de l'asexualité

Elle se définit par une indifférence à la sexualité à deux, c'est-à-dire une non-attraction sexuelle totale que ce soit envers les hommes ou les femmes. On les appelle également les « A ». L'asexualité fait partie des orientations sexuelles de la même manière que l'hétérosexualité, l'homosexualité et la bisexualité.

Une personne asexuelle pourra donc passer sa vie entière, ou une partie de sa vie, sans avoir de rapport sexuel avec une autre personne. Elle n'en voit pas l'intêret et n'en éprouve pas le besoin. Elle ne ressent tout simplement pas le désir d'avoir des relations charnelles avec une autre personne.

Cette absence de rapport sexuel à deux n'empêche en rien d'avoir des sentiments amoureux, ni d'avoir sa propre vie intime (masturbation, fantasmes etc…), ni même d'être en couple.

Il est tout à fait possible d'aimer sans faire l'amour. Nombre d'entre eux mènent une vie de couple parfaitement heureuse.

Quant à ceux qui sont en quête de l'amour ils le recherchent plus facilement auprès d'autres personnes partageant cette même orientation sexuelle. Ceci leur permettant d'éviter les problèmes inhérents à une non consommation physique du couple comme la frustration de l'autre qui ne comprend pas pourquoi son ou sa partenaire n'a jamais envie de lui faire l'amour.

Cette orientation sexuelle peut aussi être temporaire durant une période plus ou moins longue, ce qui permet à l'asexuel temporaire de se recentrer sur lui même et aussi de se reconstruire suite à une sexualité plus ou moins satisfaisante.

Asexualité, choix ou incapacité sexuelle ?

Il est important de ne pas confondre abstinence et asexualité qui sont deux choses bien différentes et ce qui les distingue c'est la notion de choix. Si on choisit d'être abstinent et de ne pas avoir volontairement de relation sexuelle, on ne choisit pas d'être asexuel.

Il ne s'agit donc ni d'un choix, ni d'une incapacité biologique telle que l'impuissance ou la frigidité mais bien d'un état de fait et cette identité sexuelle n'engendre aucune souffrance chez la personne qui se définit comme telle, si ce n'est la souffrance de se sentir bien souvent juger comme « anormal » par l'environnement.

Les asexuels ne sont ni des marginaux sexuels ni des personnes dont la sexualité a été refoulée, mais des hommes et des femmes qui n'éprouvent, depuis toujours ou temporairement, pas d'attirance sexuelle pour une autre personne.

Statistiquement, il est difficile d'évaluer le nombre de personnes asexuelles. Une étude britannique réalisée en 2004 révèle un pourcentage de l'ordre de 1% de la population.

Un réseau d'entraide pour les asexuels

Les asexuels d'abord en minorité commencent à sortir du placard tout doucement et revendiquent ce droit à ne pas avoir de vie sexuelle. A une époque où l'on prône, à l'inverse, la libération sexuelle (que ce soit en terme de pratiques sexuelles telles que le BDSM, le bondage ou encore l'utilisation de sextoys de plus en plus répandue), les asexuels se démarquent grandement et veulent accéder à une reconnaissance qu'ils n'ont pas encore.

En 2001 est fondé AVEN : réseau d'entraide et d'information sur la visibilité asexuelle (en anglais, Asexual Visibility and Education Network) qui regroupe plus de 30.000 membres dans le monde entier. Sa version francophone verra le jour en mai 2005.

Le 26 avril 2013 fut célébrée la toute première (et l'unique à ce jour) journée de l'Asexualité. Elle fut organisée par l'Association pour la Visibilité Asexuelle afin de « faire entendre toutes les voix de l'asexualité » précise l'association sur son site dédié à cette journée.

Asexualité et DSM

Pour l'heure, les « A » militent pour la suppression de l'asexualité au DSM (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) sur lequel figurait également il n'y a pas si longtemps l'homosexualité... et on commence à les voir défiler lors des Lesbian & Gay Pride.

Auteur de l'article


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Diplômé d'un Doctorat en médecine générale, titulaire d'un certificat de spécialité en gynécologie ainsi que d'un diplôme inter-universitaire de sexologie, le Dr Michel Serre a assuré des consultations de sexologie durant plus de 30 ans dans le Centre Hospitalier Universitaire de Caen. Il est à l'origine de la création du site sexoconseil qui a vu le jour en 2000.


Publié en mai 2011 et mis à jour le 19 novembre 2015 par Véronique Serre auteur de livrets d'éducation sexuelle et rédactrice d'articles sur le thème de la sexualité pour le site sexoconseil depuis 2006.