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Un risque d'infection par le VIH supérieur pour les femmes utilisant un contraceptif injectable

Publié le 13 janvier 2015

Aujourd'hui, plus de 40 millions de femmes dans le monde utilisent le Depro Provera, un contraceptif hormonal injectable, comme méthode de contraception. Cependant, selon une toute nouvelle étude il semblerait que ce mode de contraception augmenterait les risques d'infections par le VIH.

injection intra-musculaire
Photo by Blake Patterson / CC BY 2.0

Le Depro-Provera est un contraceptif à longue durée d'action composé d'acétate de médroxyprogestérone. Très largement utilisé dans les pays d’Afrique sub-saharienne, son injection protège d'une grossesse non désirée pour une durée de 3 mois. Une équipe de recherche de l'Université de Californie à Berkeley a analysé les résultats de 12 études portant sur 39 560 femmes d'Afrique sub-saharienne.

Les résultats de leur analyse qui viennent d'être publiés dans la revue médicale The Lancet Infectious Diseases révèlent que les femmes utilisant un contraceptif injectable à base de MPA auraient un risque 40% supérieur d'être infectées par le virus du sida par comparaison aux femmes utilisant une autre méthode de contraception hormonale ou aucune contraception hormonale.

Un lien débattu depuis de nombreuses années

La suspicion d'un éventuel lien entre la contraception hormonale et l'augmentation du risque d'infection par le VIH ne date pas d'hier. En effet, fin 2011 une étude menée par des chercheurs de l'université de Washington avait déjà mis en évidence un risque d'infection par le virus du sida deux fois plus important chez les femmes qui utilisaient un moyen de contraception hormonale. Cette étude avait également révélé un risque plus important de transmettre le virus à leur partenaire chez les femmes vivant avec le VIH.

A la suite de ces résultats, une consultation technique, réunissant 75 experts de 18 pays fut organisée par l'OMS pour examiner les résultats de toutes les études épidémiologiques récentes sur le sujet. La conclusion du comité d'experts fut que « les femmes qui vivent avec le VIH ou qui courent un grand risque de contracter le virus peuvent continuer, sans danger, à recourir à la contraception hormonale. » mais qu'elles « devaient aussi utiliser le préservatif pour éviter de contracter ou de transmettre le VIH. »

Une augmentation des risques non suffisante

Selon Lauren Ralph, auteure principale de l'étude et épidémiologiste de l'université de Californie à Berkeley cette augmentation modérée du risque n'est pas suffisante pour justifier un retrait total de l’acétate de médroxyprogestérone.

L'auteure précise également qu'interdire ce contraceptif injectable risquerait d'empêcher de nombreuses femmes d'avoir accès à des options contraceptives alternatives et efficaces, ce qui entraînerait une augmentation des grossesses non désirées risquant de mettre la vie de nombreuses femmes en danger.

De nouvelles études sont donc nécessaires afin d'évaluer le rapport bénéfices/risques de ce mode de contraception injectable.

Source :

Cet article a été rédigé par Véronique Serre.